Workshop en équipe - Entretien avec Florian Franzen

Florian Franzen est notre guide en personnalité chez PG, spécialisé en conseil RH, en atelier de certification Hogan et en coaching.

Date: 23. décembre 2024

Catégories: PGmeet

Florian

Quel est l’objectif principal des workshops en équipe et comment profitent-ils aux entreprises ?

L’objectif d’un workshop en équipe dépend véritablement des objectifs du client. Cela peut aller de résoudre des dysfonctionnements d’équipe à construire une équipe hautement performante. Il n’existe pas d’objectif standardisé pour un atelier d’équipe, car tout dépend des besoins du client. Cependant, le principal résultat attendu est que l’équipe progresse et se retrouve dans une meilleure position qu’avant la session.

Comme toujours dans tout workshop en équipe, coaching ou session de développement du leadership, un sujet principal ou un thème est défini. Toutefois, en explorant davantage, on peut découvrir des enjeux inattendus. Cela est en réalité une bonne chose, car cela permet de surprendre le client et de lui apporter une valeur ajoutée au-delà de ses attentes initiales. En ce sens, l’objectif d’un atelier est d’apporter une valeur supplémentaire.

Comment concevez-vous un workshop en équipe ? Quels sont les facteurs clés à considérer ?

Le facteur clé est de comprendre ce à quoi ressemble le succès pour le client. Avant de concevoir un atelier, je demande toujours au client : « À quoi ressemble le succès pour vous à la fin de la session ? » Un atelier d’équipe doit être conçu pour répondre à cette définition du succès et s’y référer tout au long.

J’aime inclure des données quantitatives, comme les résultats d’évaluations, ainsi que des inputs qualitatifs, comme des entretiens individuels avec les participants avant l’atelier. Lors de la phase de conception, il est utile d’avoir un fil conducteur (« red thread ») à suivre. Cependant, il est tout aussi important de rester flexible face à ce qui émerge pendant le workshop. Ne pas être trop rigide dans la conception initiale : utiliser des données quantitatives et qualitatives comme guide, mais laisser l’histoire se développer naturellement.

Un excellent outil pour les données quantitatives est Hogan. Il aide à prédire le succès et la performance tout en offrant une conscience de soi stratégique, tant au niveau individuel qu’au niveau de l’équipe. Avec Hogan, vous pouvez commencer par des évaluations individuelles et des feedbacks personnalisés, puis regrouper les résultats pour créer une analyse au niveau de l’équipe.

Il est crucial de relier le contenu du workshop au travail des participants. C’est pourquoi les réunions préalables sont essentielles. Fort de mes 20+ années dans le monde de l’entreprise, je veille toujours à ce que chaque workshop en équipe que je dirige s’inscrive dans une vision globale, qu’il s’agisse de la stratégie d’entreprise ou, pour une équipe RH, de la stratégie humaine. Je m’informe également sur l’entreprise, son secteur d’activité et ses enjeux actuels.

Utilisez-vous des outils ou technologies spécifiques pendant les workshops, comme des applications ou des jeux?

Cela dépend vraiment de la configuration de l’équipe. Par exemple, si l’équipe a passé des évaluations Hogan et obtient de bons résultats sur les valeurs comme la « Science », je peux éviter la gamification et me concentrer davantage sur les données. À l’inverse, pour briser une approche trop scientifique, je pourrais introduire un élément inattendu, comme un jeu.

Mon style est plutôt expérientiel : j’aime créer une expérience pour l’équipe. Je n’arrive pas toujours avec des jeux spécifiques en tête. Je ressens ce qui se passe dans l’instant et, si une dynamique particulière émerge, je puise dans ma boîte à outils pour y répondre.

Bien que la préparation avec des données, des analyses et des entretiens soit importante, il est tout aussi essentiel d’aller au-delà des données. Que nous disent réellement les données ? Les outils et technologies sont utiles, mais la véritable qualité provient des discussions et échanges pendant le workshop.

Un autre point crucial est de garantir un plan d’action clair à la fin. Que faisons-nous de tout cela ? Avant une session, je réfléchis au « what » (quel est le récit ?). Pendant la session, je me concentre sur le « so what ? » (que signifient ces données ?). Après le workshop, tout tourne autour du « then what ? » (que faisons-nous ensuite ?).

Comment garantir que chaque participant est engagé et contribue pendant le workshop?

Parler individuellement avec les membres de l’équipe avant l’atelier peut être extrêmement puissant. Cela établit la confiance et leur donne l’opportunité de partager ce qui se passe réellement. Au moment où la session commence, vous avez déjà une idée de qui sont les plus expressifs, qui sont les plus réservés et qui pourrait avoir besoin d’un peu plus d’encouragement pour participer.

Il s’agit de trouver un équilibre sain entre les participants ayant une préférence pour l’extraversion et ceux préférant l’introversion. J’essaie généralement de faire émerger les voix plus discrètes et d’atténuer celles des plus dominants, mais cela reste un processus subtil. L’observation du langage corporel est également essentielle : si je remarque qu’une personne introvertie me regarde, c’est peut-être le bon moment pour l’inviter à s’exprimer.

Quelle est la qualité la plus importante d’un facilitateur ?

L’atelier ne tourne pas autour de vous. Il est au service de l’équipe et du client. Vous devez vous effacer et laisser l’espace à l’équipe.

Un bon facilitateur agit comme un architecte. Certains architectes imposent leur style, tandis que d’autres conçoivent des maisons qui comptent pour le client. En tant que facilitateur, il faut adopter cette deuxième approche : être présent mais laisser l’équipe au centre.

Comment gérez-vous les conflits ou désaccords existants au sein d’une équipe ?

Si j’ai pu réaliser des entretiens individuels au préalable, j’ai généralement une idée des conflits possibles. Si le conflit concerne deux individus, je les laisse le résoudre eux-mêmes. Si le conflit touche toute l’équipe, je l’aborde ouvertement, mais de manière réfléchie.

Comment mesurez-vous le succès d’un workshop?

Je commence par demander aux clients leurs mécanismes habituels de mesure (enquêtes, feedbacks, entretiens). En l’absence de tels outils, je propose des suivis individuels ou une enquête simple. Une session de suivi trois mois plus tard peut également aider à consolider le plan d’action et à évaluer les progrès.

Un dernier conseil pour un leader participant à un workshop en équipe?

Apportez votre authenticité et votre inspiration. Vous êtes un membre de l’équipe, pas un chef dominant ni un observateur absent. Participez pleinement tout en incarnant votre rôle de leader lorsque nécessaire.

Un workshop en équipe ne signifie pas que l’équipe est dysfonctionnelle ou sous-performante. Chaque équipe a des qualités et des forces. Un atelier est l’occasion de reconnaître ces qualités et d’explorer comment aller encore plus loin.